De l’avis de certains experts en commerce, la nomination de Dr Ngozi Okonjo-Iweala au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) serait un game changer pour les réformes attendues dans la régulation des échanges commerciaux dans le monde.

 

Sur l’intérêt de l’Afrique et des petits pays exportateurs, les économistes estiment que la nouvelle Chef de l’OMC pourrait envisager les avantages des négociations du cycle de Doha pour le bien des économies africaines en développement en réduisant les subventions à l’agriculture et à d’autres secteurs des pays développés.

Ce n’était donc un secret pour personne : l’organisation du commerce était en roue libre. Cette inadaptation de l’organisation a été dévoilée aux yeux du monde lorsqu’elle s’est montrée impuissante face aux sanctions douanières imposées unilatéralement par les États Unis d’Amérique à plusieurs pays : Chine, Canada, Union Européenne. La cristallisation entre la Chine et les États Unis d’Amérique puis les répercussions qui en issues pour le monde entier, dans une impuissance ubuesque de l’OMC, ont clairement engagé le pronostic vital de cette organisation.
D’autres facteurs ne plaident pas en faveur de l’OMC, la marginalisation des petits exportateurs ou encore la prolifération du commerce électronique sans réelle régulation, le développement des monnaies électroniques etc…

 

Ngozi Okonjo-Iweala et le cycle de Doha

 

Contexte
La démission du directeur général de l’OMC Roberto Azevedo le 14 Juin 2020 et le grabuge dans la désignation de son successeur n’ont pas ramené la sérénité susceptible d’impulser les changements dont a besoin l’organisation et l’écosystème mondial du commerce.
Pourtant au milieu, une lueur d’espoir émerge. Elle se nomme Ngozi Okonjo-Iweala. La nouvelle directrice générale de l’OMC enthousiasme la planète des experts du commerce mondial. Une large frange semble accueillir avec beaucoup de confiance l’arrivée de l’ancienne ministre des finances du Nigéria et ancienne directrice des opérations de la Banque mondiale.

 

Espoir
Les premiers témoignages sont rapportés par l’Agence de presse du Nigeria (NAN). Alors que le mandat de la première femme et première ressortissante du continent à diriger l’OMC débute ce lundi 1er mars 2021, ses futurs conseillers et collaborateurs sont dans de bonnes dispositions.
Dr Chijioke Ekechukwu, ancien directeur général de la chambre de commerce et d’industrie d’Abuja estime qu’au regard de sa casquette d’économiste du développement et «compte tenu de son expérience et de son pedigree, il est évident qu’elle [Ngozi Okonjo-Iweala] va veiller à ce que les affaires et les échanges commerciaux soient équitables entre les pays et au sein des pays».

Pour Sand Mba-Kalu, expert consultant en commerce international et investissement, actuellement directeur exécutif à Africa International Trade & Commerce Research, Okonjo-Iweala devrait immédiatement prendre fermement position sur les attentes actuelles en matière de commerce mondial et accroître la participation des pays en développement aux activités de l’OMC. Entre autres urgences, il évoque la cruciale et très sensible rupture des droits de propriétés intellectuelles liés à la COVID-19. Spécifiquement les vaccins ! Il est quasiment impossible aujourd’hui de multiplier les vaccins car les brevets d’invention des grandes firmes internationales sont frappés du saut de la propriété intellectuelle. Pourtant la maladie étant une menace de santé publique internationale, le vaccin aurait dû être érigé au rang de bien public international. Cette suspension permettrait de garantir aux pays en développement l’accès aux vaccins, médicaments et autres fournitures médicales et à en avoir les moyens.

Bobo Ousmanou